Oreille et vuelta pour Maxime Solera
Photo et CR : Thierry Rippol (Toreria.net pour vuelta)
Le novillero remporte le trophée Nimeño II qui lui fut remis en piste à la fin de la course tandis que les éleveurs étaient appelés à saluer pour la qualité du lot combattu. Physiquement de trois et trois, les derniers plus sérieux de physique, mais tous avec de la race, de la noblesse et de la bravoure plus affirmée chez les 3eme et surtout 4eme, « Jabalino » N°42, honoré d’un tour de piste posthume.
Six novillos de Roland et Rafi Durand, pour la première novillada piquée de leur origine Miranda de Pericalvo, face à trois novilleros de corte différents, classique et impeccable pour T. Garcia, combattif et engagé pour M. Solera et de la personnalité et de l’originalité chez El Galo qui signera la faena la plus aboutie de l’après-midi face au 3eme. Deux oreilles seulement de coupées, la faute surtout à des mises à mort souvent défaillantes.
Pst B. Pujol, chaud et ombragé, ¾ d’arènes et chant des cigales. Minute de silence pour les aficionados dernièrement disparus dont le vétérinaire Maurice Priaulet. Hommage du maire et la CTEM à Stéphane Fernandez-Meca qui toréa la 1ere novillada en 1989 et aux ganaderos Roland et Rafi Durand, originaires de Tarascon, en présence de la reine d’Arles et de ses demoiselles d’honneur.
Tibo Garcia (Oreille et salut après avis) reçut joliment le 1er, juste de forces qui fut économisé au cheval avant de se livrer avec noblesse dans la muleta soyeuse et élégante du tarasconnais qui mena à mas sur les deux bords, son largo trasteo jusqu’aux redondos finals avec changement de main, précédents une belle estocade. La grande porte s’ouvrait à lui après avoir réalisé la meilleure faena du festejo face à l’excellent 4eme, applaudit de salida, brave en deux piques, une faena vibrante des deux bords et d’un intérêt croissant. Voulant y rajouter une touche plus personnelle et créative, T. Garcia de désunit un peu en fin de parcours avant de reprendre la main par des manoletinas serrées mais se fermant la sortie a hombros avec l’épée.
Maxime Solera (Vuelta et oreille) attendit au centre du « ruedo » son 1er par une longue série de gaoneras avec une voltereta en prime. Manseando au cheval, le Durand afficha une pointe de genio qui ne fit jamais reculer le protegé d’E. Guillen qui s’arrima avec cet esprit novillero, aguante et une certaine efficacité, se faisant à nouveau bousculer au passage. L’épée défaillante lui ôta tout espoir d’oreille. Une oreille qu’il obtiendra au 5eme après une demi-lame à l’encuentro qui mit un terme à un nouvel effort conséquent devant un novillo combattif et encasté. Après six largas de rodillas, le Durand fonça sur la cavalerie avec forces, rompant le palo, envoyant bouler le piquero au sol, sans mal. Le tercio de banderilles ne fut pas de tout repos pour la cuadrilla avant que M. Solera n’entame sa faena par doblones, se montrant ferme, sans reculer sur les deux pitons du plus sérieux novillo de la course.
André Lagravère « El Galo » (Salut après deux avis et silence après deux avis) se montra à son avantage à la cape avant deux jolies piques bien prises et un tercio de banderilles face à un adversaire qui calculait. Tardo, mais prenant bien la muleta allurée et poderosa du franco-mexicain, le novillo peu à peu céda de sa retenu, embestissant de mieux en mieux sur des muletazos allurés, un ensemble qui perdit l’espoir d’oreille avec le mauvais maniement des armes… El Galo partagea les banderilles avec son banderillero David Adalid devant un novillo reservon qui avait accusé la morsure du fer. Face à un adversaire tardo aussi, le cadet des Lagravere arriva peu à peu a tirer de méritoires muletazos mais sans possibilité de les lier, tirant tout ce qu’avait a offrir le dernier Durand, y comprit des bernardinas serrées avant une entière très longue d’effet, nécessitant l’usage du descabello…