Fin de carrière pour le torero arlésien
Photo et CR : Thierry Ripoll (Toreria.net pour vuelta)
Le matador de toros arlésien a mis fin à sa carrière de la plus belle des manières, en coupant les deux oreilles de son dernier toro “Pantera”, le 1er sobrero, un coup de pouce du destin car ce fut le seul Rocio de La Camara, marqué du fer de Cortijo de la Sierra à avoir des choses à proposer, hormis son physique. Une dernière faena brindée au public, à sa compagne et à sa fille, une faena essentiellement droitière avec son toreo sincère et épuré, avec des naturelles de la droite dans le style maison. L’estocade a recibir sera moins fringante mais l’énorme ovation finale aux cris de ‘torero !’, ‘torero !’, valait bien qu’on lui donne ses deux oreilles avant qu’Alain Montcouquiol ne lui coupe la coleta en piste et une ultime vuelta fêtée… Il quittera les arènes à pied en toute simplicité sous la clameur du public debout… Adieu maestro.
On se demandait pourquoi on ne voyait jamais des toros de cette ganaderia. Après avoir vu le lot de Saint Gilles, on ne se posera plus la question, seul le dernier du fer de Cortijo de la Sierra ressortit un peu du lot. Decasté, manquant de fond, fuyant plus le combat qu’il n’y répondait, ils ont plombé l’après-midi… On a pensé que le second sobrero de Gallon pouvait sauver la course mais il n’alla pas au bout de ses intentions.
Avec le toro d’ouverture, manso, faible et fuyard, T. Joubert parvint à lier quelques naturelles d’excellentes composition en ayant réussi à garder son toro au centre de la piste mais l’épée lui ôta tout espoir de récompense.
A. Roca Rey n’insista pas avec son infumable 1er et fit un effort pour allonger au mieux le potentiel noblesse du Gallon limité par des forces justes, son Rocio s’étant handicapé grave en sortant du toril. Assurant l’essentiel sur les deux bords, le toro ne permit pas que la faena décolle et comme l’épée ne fut pas non plus au rendez-vous…
Adriano dut courir longtemps pour garder son toro, ce fut près du toril ou avec sa volonté et sa détermination il parvint à arracher de très méritoires muletazos à son adversaire avant que l’épée ne mette un bémol à l’affaire… Il brinda sa seconde faena à Thomas Joubert avant de lier deux bonnes séries à droite et deux du même acabit à gauche après que le Rocio eut commencé à rechigner à bâbord puis à tribord faisant décroître l’intérêt en fin de parcours et à nouveau l’épée fut aux abonnés absents.
Annonce surprise du 28 août, ce fut la dernière corrida du matador de toros arlésien Thomas Joubert. Une despedida avec un triste lot, physiquement et moralement de toros de Rocio de La Camara, six plus un sobrero (4° bis) et un second sobrero (5°bis) de Gallon, le plus correctement présenté, les 4eme et 5eme s’etant invalidés en tout début. Quatre pourtant se sont employé à la 1ere rencontre mais après…
–Thomas Joubert (rouge et or) Salut et deux oreilles.
–Andres Roca Rey (violet et azabache) Silence et silence.
–Adrien Salenc « Adriano » (vert et or) Salut et silence.
Pst : A. Vultagio. Temps estival avec vent léger. Plein apparent. Paseillo retardé de 10 mn chanté par le tenor F. Cornille, suivit d’une ovation partagée entre les trois toreros. Lumières aux deux derniers en ambiance nocturne.