La ganaderia du Mas de Sainte Marthe
Reportage : Thierry Rippol (Toreria.net pour vuelta)
C’est vers la fin des 90 que Michel Niquet se porte acquéreur du Mas de Sainte Marthe dans La Plaine de Beaucaire mais il attendra 2006 pour y créer sa propre ganaderia de toros bravos avec des bêtes issues de celle des héritiers de François André. Si on lui demande pourquoi il s’est lancé dans cette aventure, l’éleveur arlésien vous répond : « Pour le savoir, il faudrait que je me fasse psychanalyser…. ». Plus sérieusement il est tombé dans la potion taurine tout petit et comme tous les gamins d’Arles, de son âge, il a joué aux toros, rêvé d’être torero ou raseteur, rêvé de devenir ganadero…. Des gradins des arènes aux cavalcades dans les manades peuplés de taureaux, un jour il a finit par se décider à mettre son rêve à exécution, par plaisir, par passion surtout.
Il débute avec un lot de bêtes que lui cède Fréderic Lautier, une quinzaine de mères qui seront régulièrement remplacées au fil des temporadas pour éviter les problèmes liés à a consanguinité, augmentant peu à peu son cheptel tout en jouant sur la sélection interne. Coté semental, c’est la même source qui alimente l’élevage orienté sur l’encaste Santa Coloma avec l’an passé l’arrivée d’un jeune étalon en provenance de feu la ganaderia des frères Granier de Saint Martin de Crau.
« En tant qu’aficionado, j’ai toujours eu un regard plus torista que torerista et forcement avec les bêtes que j’élève, j’aime bien qu’elles aient un peu de piquants… »
La placita de tienta possède des installations fonctionnelles qui vont bientôt s’agrandir de corrales pour améliorer le manège des toros et le travail de tous, du ganadero mais aussi des amis et des copains qui répondent présents dès qu’on les sollicite.. « C’est ça aussi qui entretien la flamme, partager sa passion avec les amis… »
La très grande majorité des mâles sont combattus en privé à deux ans soit par les élèves des écoles taurines de la région, soit par les aficionados practicos d’Hervé Galtier notamment. Ce sont eux aussi qui assurent tous les tentaderos…. « Pas de toreros pour les tientas, j’ai fait ce choix et tout ce passe bien… »
Aujourd’hui 25 veaux vont être marqués, avec un peu plus de mâles que de femelles, 25 nés au cours de l’année et qui avec le reste du troupeau porte celui ci à 60 le nombre de têtes qui se partagent les 35 hectares d’anciennes vignes transformées en prairie. Pas de devise question couleurs et le fer reprend les initiales de la ganaderia, S.M. entrelacés…Sainte Marthe est une propriété sise à proximité du « village noir », un ensemble de constructions hétéroclites, « Beauduc » sur terre en quelques sortes, dont on dit qu’il servait de refuge à des gens plus ou moins malhonnêtes du temps ou Beaucaire était une ville ouverte …
Le fils de Michel Niquet, Julien poursuit ses études de vétérinaires sur Lyon et il partage la passion familiale, ce qui semble de bon augure pour l’avenir de la ganaderia Sainte Marthe… Et en bon comptable qu’il est, l’éleveur ne compte pas ses heures pour vivre et faire partager sa passion : le toro.