Héritier de la dynastie « Posada »
Entretien réalisé par Thierry Ripoll (Toreria.net pour vuelta)
Posada de Maravillas : » Cette année je vais fêter mes 10 ans d’alternative. C’est une date importante dans la vie d’un torero. Je suis très bien dans ma tête, mentalement prêt pour mon retour… »
Juan Luis Ambel Barranco « Posada de Maravillas », est né torero. Quand on s’appelle Ambel Barranco et que l’on connaît le milieu de la tauromachie, il y a une grande chance de savoir qu’il appartient à une dynastie de toreros, celle des Posada dont il est l’héritier….
C’est à Badajoz le 25 février 1994 qu’il naquit, et c’est à l’école taurine de sa ville natale qu’il fit ses premiers pas devant les toros… A partir de ses débuts en public le 28 septembre 2009, à Cabeza del Buey, où il coupa 4 oreilles il enchaîna les triomphes dans toutes les arènes principalement autour de Badajoz, graciant un 1er eral d’El Juli à Zafra en septembre 2011, faisant sa présentation lors des novilladas nocturnes de la Plaza de toros de Sevilla en juillet 2012. Un parcours royal jusqu’à sa première novillada piquée le 3 mars 2013 à Olivenza ou il coupa 4 oreilles et un rabo symboliques après avoir gracié un novillo de El Freixo. Valencia, Pamplona, présentation dans la plaza de toros de las Ventas de Madrid le 19 mai 2014, retour à Pamplona avec une blessure aux tendons de la main droite qui mit un terme à sa temporada. Réapparition à Olivenza, pour une nouvelle sortie a hombros. Sevilla, Madrid ou il est le triomphateur de la San Isidro, Bilbao, Béziers …
Il prend, la même année l’alternative à Zafra des mains de Morante de la Puebla avec Alejandro Talavante pour témoin le 3 octobre avec des toros de Zalduendo. Cali, Medellin… Et à partir de là va débuter le chemin vers l’oubli après Madrid ou le 15 mai 2016, jour de San Isidro il toréera sa dernière corrida à l’occasion de sa confirmation avec des toros de Juan Pedro Domecq, Alejandro Talavante pour parrain et pour témoin Andres Roca Rey …Dernier paseillo et ce malgré le soutien de Luis Alvarez son apoderado…
-Comment avez-vous vécu ces moments de désillusions ?
« Je ne vois pas ces moments comme des moments de déception, au contraire, j’ai vécu pendant de nombreuses années avec beaucoup d’illusions toreras. Mais quand j’ai arrêté de toréer, je n’ai jamais vraiment cessé de toréer complètement, j’ai vécu avec des illusions différentes. Principalement parce que j’ai réussi à continuer ma vie, poursuivant mes études, travaillant mon physique, toujours en pensant au toro, plus ou moins souvent mais toujours avec l’envie d’y croire. Je suis sûr que s’il y a quelque chose que je n’ai jamais perdu dans mes pensées c’est l’idée de toréer à nouveau tout en m’offrant d’autres moments heureux dans ma vie. «
-Vous aviez décidé de mettre votre carrière en sommeil. Une décision pas évidente à prendre ?
« Ce ne fut pas une décision facile à prendre. Je n’ai jamais quitté ma profession, jamais. Je suis torero depuis que je suis très jeune, depuis l’âge de 7/8 ans. Quand j’ai commencé à toréer, je me considérais déjà comme un torero. Je ne l’ai jamais abandonné mais il est vrai que la situation à ce moment-là m’avait fait prendre des décisions afin de consacrer plus de temps à ma vie, à apprendre, à étudier, à consacrer plus de temps à ma famille. «
-Qu’avez-vous fait pendants ces longs mois, une nouvelle direction de vie, continuer à s’entraîner avec les toros ?
« Ma vie personnelle a été consacrée pendant tout ce temps à ma formation et à ma préparation. J’ai fait des études pour devenir chirurgien-dentiste, pendant 5 ans. Ce fut une expérience très positive. Pour les toros, je l’ai très bien vécu aussi. Le plus difficile et le plus gratifiant fut de concilier les études et les horaires pour s’entraîner, faire du toreo de salon, étudier et pour tienter au campo. «
-Quand et pourquoi avez-vous pris la décision de revenir dans l’arène ?
« C’est une idée assez originale non ! pour un retour. Cette année je vais fêter mes 10 ans d’alternative. C’est une date importante dans la vie d’un torero. Je suis bien dans ma tête, mentalement prêt pour revenir devant et avec le toro, prêt et avec beaucoup d’espoirs. »
-Un nouvel appui aux coté de Luis Alvarez, un aficionado français, Jordan Pléchot et l’idée de relancer votre carrière à partir de l’aficion française… C’est original comme idée ?
« Luis Alvarez est un grand apoderado. Maintenant il va se mettre un peu en retrait parce que nous avons incorporé Jordan dans l’équipe. Avec Jordan nous nous sommes rencontrés à l’université. Il étudiait aussi la chirurgie dentaire et nous sommes devenus très amis. C’est un grand aficionado, un garçon qui garde la tête froide qui a appris d’une manière exponentielle. Ecoutant et mettant en pratique les conseils d’un maître comme Luis Alvarez. Le but de cette première temporada sera de se relancer à partir de la France et de son aficion. Bien sûr, nous sommes ouverts à tout, toréer aussi en Espagne. Mais je pense que les aficionados français méritent de me connaître à travers ce petit signe que je leur envoie, me découvrir comme matador de toros. «
-Aujourd’hui, quelles sont, dans les toros, vos illusions ? Votre projet a-t-il déjà retenu quelques empresas ?
« Aujourd’hui, mon principal objectif sera la France pour me relancer. Je n’ai pas encore fait mes débuts en tant que matador de toros dans votre pays. Pour l’avenir nous sommes complètement ouverts à tous les projets. Après 10 ans d’alternative, toréer en Espagne, chez moi, aurait aussi beaucoup de sens, plus de sens même mais bon !! Il est encore trop tôt pour savoir ce que sera l’avenir, mais probablement que cette année nous irons aussi dans quelques plazas de toros espagnoles. «

« Posada de Maravillas », héritier de la dynastie « Posada »
Jordan Pléchot, a toujours été fasciné par l’art du toreo, il a grandi au rythme des corridas et des récits de grands toreros. Il est aujourd’hui, l’apoderado de Juan Luis Ambel Barranco « Posada de Maravillas », aux côtés de Luis Alvarez.
Leur rencontre s’est faite sur le parking de l’université de chirurgie dentaire de Lisbonne. C’est là qu’il aperçut quelqu’un s’entraîner, capote et muleta en mains, derrière sa voiture. Ils ont sympathisé et après de longues discussions, il a pu le suivre au campo en Espagne et au Portugal, assistant à des corridas et des festivals avec lui en piste ou dans les gradins à ses côtés. De chirurgien-dentiste, il est donc entré dans le monde de la tauromachie de façon intime et authentique, jusqu’à s’engager avec lui. Tous les deux, aujourd’hui chirurgien dentistes implantés, se lancent dans un pari fou, comme l’histoire des toros nous en réserve parfois. C’est par la France que le torero renouera avec les arènes, ils en sont persuadés.
Une dynastie Posada dont l’origine remonte à 1860. Francisco de Posada, né à Triana, était rejoneador. Il eut 8 enfants, tous nés et élevés à Triana. Parmi les 8, les 6 garçons ont tous été toreros : Curro, Antonio, Faustino, Rafael, José et Manuel. Curro Posada, l’aîné fut matador, il toréa avec Juan Belmonte. Antonio le second, fut lui aussi matador de toros.
Faustino ne fut jamais matador. Un novillo de Miura l’a tué le 18 août 1907 dans les arènes de Sanlúcar de Barrameda, au moment de l’estocade. Son alternative était prévue pour le mois de septembre de la même année à Séville. Les cadets, Rafael, José et Manuel furent banderilleros. Une de leurs sœurs, Rocío Posada, a épousé le novillero Juan Barranco et ils sont partis vivre à Huelva.
Son grand-père, Juan Barranco Posada, « Juan Posada » était leur fils. Il est le seul torero de l’histoire à avoir coupé deux oreilles dans les arènes de Las Ventas à Madrid sans même avoir estoqué son toro qui l’avait encorné, recevant les oreilles à l’infirmerie.
Son grand-père Juan Posada épousa Maravillas López de Sá Portillo, ils ont eu 8 enfants.
Le plus jeune de ces huit enfants, son oncle Antonio, « Antonio Posada », a été matador de toros. L’aînée, sa mère, Maravillas Barranco, est également la mère du matador de toros Santiago Ambel Barranco « Ambel Posada ». Juan Luis Ambel Barranco « Posada de Maravillas », appartient donc à la plus ancienne dynastie taurine au monde, une dynastie existant depuis 150 ans, sans sauter une seule génération.
Il sera la tête d’affiche de la fiesta campera du club taurin Lou Fourmigo le 18 mai prochain face aux toros y novillos des ganaderias Sol et du Scamandre (O. Riboulet), aux coté du torero béarnais Dorian Canton et du novillero d’Alcorisa (Teruel) Tomas Gonzalez…