Noticias : entretien avec le novillero Maxime Solera et une alternative en prévision

Un novillero  incontournable des novilladas toristas

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Entretien réalisé par Thierry Rippol (Toreria.net pour vuelta)

L’année 2020 devrait être celle de l’alternative pour Maxime Solera.
C’est l’objectif que l’on s’est fixé avec Enrique Guillen mon apoderado… En début de saison, en fin, pour l’instant, plusieurs possibilités sont envisagées..“  A 26 ans le torero de Fos sur Mer est en passe de concrétiser ce rêve après une temporada 2019 qui l’a porté sur le devant de la scène.

Martigues, la Venise provençale n’est pas ce que l’on peut appeler une ville taurine. Elle n’a plus vu la corne d’un taureau depuis des lustres a l’entrée du désert tauromachique qui allait jusqu’à Marseille, puis jusqu’à Fréjus et aujourd’hui jusqu’au Caucase…. C’est là que naquit Maxime Solera le 27 mai 1993  La commune de Fos, elle, fut l’une des plus importante pour l’élevage du toro, une dizaine au début du XX° siècle, à l’époque ou les croisés étaient rois…. les Pouly, Lolo Raoux, Berthet, Cartier, Feraud, Gardair, Saurel, Lescot …. L’implantation de la zone portuaire industrielle fit disparaître presque tous ces élevages…. C’est là que Maxime Solera a grandit dans un contexte familial très taurin. Son grand-père allait régulièrement voir des corridas à Barcelone. La guerre d’Espagne a malheureusement interrompu cette passion tandis qu’il s’engageait comme résistant. Ils ont dû fuir pour la France et s’installer près de Perpignan. Le père de Maxime, Rafael se lança dans une carrière de novillero. Des choix familiaux et professionnels mirent un terme à sa carrière au milieu des années 80 en s’installant à Fos sur Mer. Passion mise sous éteignoir jusqu’à une rencontre fortuite avec Eric Cañada qui lui propose de rejoindre l’Ecole Taurine d’Arles. Ses deux fils, Raphaël et Maxime, ont aujourd’hui pris le relais du père. Le premier fut raseteur, le second mit très longtemps à franchir le cap…. « J’ai vu et revu des tas de cassettes. Je connaissais par cœur celles concernant Joselito et César Rincon…. Mais dans les arènes j’avais peur en voyant mon frère raseter… Et c’est quand j’ai comprit que ce n’était pas des toros que j’avais peur, mais que c’était pour mon frère que j’ai pris conscience que je pouvais m’exprimer dans une arène. ». Entretemps il s’était lancé dans le tennis d’où il sera diplômé comme moniteur. Mais voilà vers 16 ans, les toros ont commencé à lui trotter dans la tête et très vite il devient l’un des meilleurs élèves de l’Ecole Taurine d’Arles, triomphant au bolsin des Princes de l’arène, indultant même « Plumero » un becerro de la ganaderia Sainte Cécile. C’est là que le remarqua Enrique Guillen. Delà il quitte Arles pour Nîmes avant de rejoindre Barcelone ou, celui qui est toujours son apoderado, lui proposait une vingtaine de novilladas sans picadors. « Si tu veux réussir il te faut faire des choix. J’ai plié les raquettes, fais mes valises et rejoint la Catalogne… ». Il y vit toujours, chez son mentor, s’entrainant avec quelques toreros du coin. « On a des endroits ou l’on se retrouve et l’on s’entraine et les gens nous regardent sans soucis, il y a beaucoup d’aficionados contrairement à ce que les dérives politiques veulent nous faire croire.. »

Petit à petit, malgré les blessures subies, il se fait une place et cette année il devient incontournable des novilladas toristas, frappant un grand coup à Céret à la mi-juillet. « Ce fut un cap pour moi, devant un public tres rigoureux, j’ai pu me justifier, montrer ce que je sais faire…. » D’ailleurs les habitués des arènes céretanes aimeraient bien le voir prendre l’alternative là-bas… Et puis il y eu la présentation à Madrid… « Las Ventas, c’est une plaza de toros a responsabilité, j’y ai tout donné et dans l’ensemble ça s’est très bien passé… » à Mexico, « C’est différent… des arènes impressionnantes et une tauromachie autre du fait surtout des toros…. De peu de caste, il ne faut pas les obliger, plutôt leur servir un toreo plus artistique que profond. Une expérience importante aussi qui s’est bien déroulée… » Et puis ce seul contre six à Andorre (Teruel) devant des novillos de Marquis de Albasserada, Dolores Aguirre, Flor de Jara, Aurelio Hernando, Los Maños et Colomer Hermanos,… « Je sors en triomphe devant des adversaires qui sont mon quotidien et qui correspondent a ce que je sais le mieux faire. D’ailleurs le dernier, d’origine Domecq par Jiménez Pasquau a été le moins bon.. »

Aujourd’hui il y a de la concurrence au niveau des novilleros français…. « C’est une bonne chose, ça nous oblige à nous dépasser pour gagner d’autres contrats, c’est bon aussi pour l’aficionado car le spectacle s’en trouve pimenté…. Pour moi il faut être toujours le meilleur, meilleur que les compañeros qu’ils soient français, espagnols, portugais ou mexicains…. »

2020 devait être l’année de l’alternative…. Maxime sait que son apoderado cherche le meilleur compromis pour lui mais s’il avait rêvé, vraiment en rêve, confie t il, le cartel de ce jour si important serait… « Dans les arènes de Mexico avec José Tomas et Sébastien Castella…. En rêve…bien sûr ».

La tête bien sur les épaules, rien ne semble perturber le torero franco-catalan, pourvu qu’il ai des toros à toréer, n’importe quel toro pourvu qu’il soit brave … Comme lui

Le défi en noir et blanc décevant

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