L’envie de Juan Bautista. (vidéo) GALERIE PHOTOS
La Madeleine 2018 commence timidement par la faute au lot de toros de Garcigrande et Domingo Hernandez. On nous prévoyait un début explosif avec un mano a mano mettant à l’honneur El Juli qui fêtait sa 20ème année d’alternative et Juan Bautista triomphateur indiscutable de l’an passé. Avant le paseo une minute d’applaudissements fut respectée pour les personnalités montoises disparues. André Carrère, Antonio Hidalgo, Stéphanie Laborde et l’ancien et célèbre alguazil Robert Soldeville. L’Alguazil Eugénie Justice-Espenan défila avec le chapeau à plume de Soldeville à la main en sa mémoire. A l’issue du paseo, le maire Charles Dayot remis à El Juli et Juan Bautista la médaille de la ville.
Les toros de Garcigrande et Domingo Hernandez ne furent pas à la hauteur que les aficionados peuvent attendre dans la présentation pour une arène de première catégorie. De trapio hétérogène et manquant de tête, ils manquèrent aussi de force, de fond et de race. Le cinquième se blessa après le tercio de piques et fut renvoyé aux corrales. RAS au premier tiers, en version light. Les sceptiques du mano a mano eurent raison car seul Juan Bautista fut dans l’esprit du duel, El Juli montra lui peu d’envie. L’envie justement de Johnny interprété au quatrième toro par l’orchestre montois créa une forte division d’opinion et fut copieusement sifflée par la grosse partie du public.
El Juli (silence, sifflets après avis et aplausos après avis) reçut avec douceur un premier exemplaire juste de force. Après deux pauvres picotazos, la faena du madrilène fut prudente sans engagement comme son estocade. Face au quatrième, il livra de belles véroniques ajustées en avançant mais sa faena alla rapidement à menos et fut sans transmission. Il reçut une forte bronca après des multiples estocades en prenant le périphérique et indigne d’un maestro de 20ans d’alternative. Face au cinquième, il se vexa après s’être fait un peu secouer et moquer par le public et se mit enfin à toréer avec autorité et domination. Mais sa demi-lame toujours pas sincère refroidit le public.
Juan Bautista (1 oreille, ovation et silence après avis) fut lui à la hauteur de l’évènement. Face à un premier adversaire peu clair à gauche. Il livra une faena avec relâchement et douceur à tribord et autorité et domination à bâbord. Estocade a recibir légèrement tombée. Face au quatrième, il débuta bien par le bas avec rythme. Le toro répéta mais sans classe et la musique fut conspuée et enleva l’intérêt de la faena. Il reçut le sixième à genoux. Après deux bonnes piques d’Alberto Sandoval, il débuta sa faena avec rythme face à un opposant qui montra enfin une charge longue avant que celui-ci ne perdit un sabot et le rendit invalide. Juan Bautista resta professionnel.