Oreillette pour Pepe Moral. GALERIE PHOTOS
Les aficionados attendaient le dernier jour et la course des Dolores Aguirre pour espérer relever le niveau d’une féria 2018 bien décevante. Les toros n’ont pas permis de finir cette Madeleine sur une bonne note. Ils furent néanmoins conformes à leurs comportements habituels : mansos et compliqués mais pas forcément sans intérêt. Il fallait être sérieux et courageux pour pouvoir les lidier. A ce jeu, c’est l’expérimenté et indispensable sur ce genre de corrida, Octavio Chacon qui a donné une leçon de lidiador à ces compañeros. Mais encore, paradoxalement c’est Pepe Moral qui repart avec le seul trophée de la tarde après quelques mouchoirs agités. On se demande encore pourquoi !
Toros de Dolores Aguirre de présentation et comportement varié. Les troisième et sixième sortirent avec les cornes abîmées…L’ultime fut par ailleurs protesté par une partie du public. Mansos la plupart et se défendant sur place.
Octavio Chacon (vuelta et silence) hérita d’un premier toro manso dès sa sortie en piste, fuyant les capes et le moindre toque. Il va l’intéresser petit à petit. Il commanda ses hommes, plaça tout le monde en piste et son picador parvint à le piquer correctement. Chacon lui propose une muleta autoritaire, en se croisant et lia des séries sincères et méritantes sur la corne droite. La corne gauche s’avéra beaucoup plus compliqué. Il reçut un puntazo à la main sur un premier pinchazo et conclut d’une lame tombée. Il sera fêté lors d’une simple vuelta avant de rejoindre l’infirmerie. Il revint en piste pour toréer le quatrième qui se défendit sur place. Malgré la bonne volonté du torero, sa faena resta sans transmission. Il reçut une forte ovation en repartant ensuite à l’infirmerie.
Pepe Moral (ovation et 1 oreille) reçut discrètement le second manso de la tarde. Il essaya de le garder dans sa muleta mais le toro préféra fuir le combat pour se réfugier près des planches. Face au cinquième, il fut volontaire et parvint à lidier des séries rythmées mais resta trop sur les bordures ce qui enleva de l’émotion à sa faena.
Juan Leal (ovation et ovation) reçut discrètement son adversaire qui partit seul au cheval malgré la protection de Chacon, toujours impeccable en chef de lidia. Juan Leal débuta à genoux, au centre de la piste, mais son adversaire court de charge et juste de force se défendit constamment. Juan créa lui-même l’émotion en se mettant inutilement en danger et reçut une voltereta sans conséquence. Il pincha à plusieurs reprises malgré son engagement. Face à l’ultime toro de la féria, protesté pour ses cornes très abîmées, il débuta encore au centre par des cambiadas cette fois. Il livra des séries droitières intéressantes et profondes avant de replonger dans ses travers de proximité et de circulaires en deuxième partie. Il conclut d’une vilaine épée qui le prive de tout trophée.
C’est le chef Michel Cloup de l’orchestre montois qui fut porté en triomphe pour sa despedida. Il dirigea du centre de la piste, pour le final, l’éternelle musique « Les Yeux d’Emilie » entonnée par l’orchestre montois accompagné par la banda Lous Faiences.