Mont de Marsan : la passion du toro selon Morenito de Aranda

Conférence à la peña A Los toros

Mdm-Morenito-Alostoros

Samedi soir dernier, la peña taurine montoise « A Los Toros » recevait dans ses locaux le torero Jesús Martínez Barrios dit « Morenito de Aranda », pour une conférence retraçant le parcours du torero né en 1985 à Aranda de Duero à Burgos. Durant plus de deux heures quarante, Morenito a répondu aux nombreuses questions sans langue de bois. Lui qui rêvait en toréant de salon de Curro Romero et de Rafael de Paula en écoutant Camaron de la Isla, torée aujourd’hui des toros sérieux et d’encastes variés que ces toreros là n’ont jamais affronté.

Il débuta très jeune, se produisant même à Dax alors qu’il n’avait que onze-douze ans. Il passa en piquée en 2002 et fit sa présentation à Madrid en 2004 avec Miguel Angel Perera. Quand il vit les novillos impressionnants, il fut angoissé et pria toute la nuit pour qu’il pleuve. Le ciel l’écouta et la novillada fut repoussée de 15jours. Malgré le triomphe de Perera, les madrilènes avait surtout remarqué sa prestation. Il prit son alternative à Valladolid en 2005 aux côtés de Salvador Vega et Jose Maria Manzanares. Il ne put la prendre, comme souhaité, chez lui à Burgos car son apoderado s’était fâché avec l’empresario des arènes. Il confirma son alternative en 2008.

« Tromper le toro sans lui mentir »

Aujourd’hui, il est devenu un chef de lidia reconnu en France, comme à Bayonne et Vic Fezensac. Apodéré par Jean François Pilès, il espère toréer plus que l’an passé où il fut souvent oublié dans les cartels en Espagne. Durant la soirée, il est revenu sur ses blessures et la cornada reçue à Vic Fezensac où il dut être évacué en hélicoptère alors que lui voulait revenir en piste… Les problèmes d’afeitado dans les arènes de seconde et troisième catégorie en Espagne furent évoqués, et qui sont pour lui un problème d’éducation. Souvent provoqués par l’entourage des toreros qui souhaite mettre leur protégé dans des conditions agréables surtout quand il y a plus de soixante contrats à l’année à respecter. Selon lui, ce problème vient également du fait qu’en Espagne, les arènes sont gérées par des empresarios qui sont là pour le business tandis qu’en France ce sont des commissions taurines avec de vrais aficionados qui organisent les spectacles.  

Il est, en parallèle, également ganadero, avec l’élevage de Toros de Castilla d’encaste Nuñez.

On devrait le retrouver à Vic pour la corrida de clôture, Aire sur l’Adour et espère être présent à Mont de Marsan, où il est pressenti pour la corrida concours. Reconnu par les aficionados français, il espère suivre la voie d’un Daniel Luque, triompher en France pour ouvrir les portes des arènes espagnoles. Il veut se donner les moyens de réussir, et se sent prêt à affronter les encastes durs.

La soirée se termina avec le maestro autour de tapas y vinos.

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