NOTA: Les illustrations sont des photos de source internet
– La Naturelle :
La naturelle désigne une passe de muleta considérée comme la passe de base et la plus esthétique. On l’appelle al natural parce que dès l’origine, lorsque le matador se présentait devant le toro, il tenait l’épée dans la main droite et le leurre dans la main gauche. Si le toro chargeait, il l’écartait donc naturellement avec la main gauche, sans rechercher d’effet esthétique. Puis, les conditions du toreo changeant, la passe fut donnée avec plus de profondeur et d’élégance. Jusqu’à l’époque de Belmonte, le matador citait de face, muleta dans l’axe du corps, bras tendu, et tirait la passe en déplaçant le bras, sur le retour, il effectuait une passe de pecho. La naturelle est exécutée de la main gauche, la muleta tombant naturellement, soutenue seulement par le palillo. La surface du leurre est donc réduite.
– Le Derechazo :
C’est une passe de muleta exécutée de la main droite. C’est une passe de base que l’on utilise en début de faena pour tester les réactions du toro. Pour l’exécuter, le torero tient le palillo et la garde de l’épée dans la main droite et ouvre ainsi le leurre au maximum. Lors de l’attaque du toro, le torero avance la jambe extérieure pour bien amorcer la trajectoire et accompagne le toro dans une courbe. Le derechazo se décline pourtant en une variété de figures extrêmement élégantes comme le derechazo en redondo qui consiste, pour le torero, à faire tourner le toro autour de lui, une figure dans laquelle excellait Paco Ojeda .
– Le Pecho :
La passe de poitrine ou passe de pecho, est exécutée soit de la main droite, soit de la main gauche. Elle sert à achever une série de naturelles ou de derechazos et permet au torero de se libérer. Le nom passe de poitrine vient de la courbe que décrit la corne du toro autour de la poitrine du matador. La passe est dite « changée » quand le toro est cité d’un côté mais que sa sortie se fait de l’autre. La passe est dite « forcée » lorsqu’à la suite d’une série de passes, le toro se serre de plus en plus contre le matador, l’obligeant à exécuter une passe de poitrine pour se libérer.
– Le Doblon :
Le mot doblón vient de l’espagnol doblar, signifiant plier, car le matador effectue toujours cette passe avec un genou plié, qu’elle soit réalisée de la main droite ou de la gauche. En début de faena, elle s’effectue de la main droite ; elle a pour but de fixer le toro et de le retenir s’il est fuyard ou trop violent. En milieu de faena, elle permet de calmer un toro perturbé. En fin de faena, elle devient passe de aliño (de réglage) pour préparer l’estocade.
– Le Farol :
Le farol (de l’espagnol lanterne) désigne une passe de cape ou de muleta que le torero effectue en élevant la muleta au dessus de sa tête.
– La Manoletina :
Popularisée par Manolete dont elle a gardé le nom, mais dont il n’est pas l’inventeur, la manoletina, se pratique surtout en fin de faena. Cette passe est donnée par la droite, la muleta étant tenue par la main gauche, le bras gauche passé derrière la taille, cite le toro de face, corps immobile et pieds joints, seul le bras droit agissant. Le toro passé, le torero pivote pour se présenter pour la passe suivante.
– Le Molinete :
C’est une passe de muleta au cours de laquelle le torero tourne en sens contraire de la charge du toro. Le molinete peut être exécuté sous plusieurs formes. La plus classique vient à la suite de la dernière naturelle d’une série, lorsque le torero replie son bras derrière son dos. C’est celle qu’on voit le plus rarement. Une autre forme inventée par Juan Belmonte: le torero enroule alors l’étoffe de la muleta contre son corps (molinete belmontien). Armillita Chico est à l’origine d’une forme de molinete à genoux (molinete de rodillas) dans les années 1930 que les toreros tremendistes comme Chicuelo II ou El Cordobès affectionnaient particulièrement. Il existe aussi une quatrième version du molinete qui vient du torero El Gallo qui l’exécutait à la suite d’une passe aidée par le bas (appelée aussi aidée de ceinture) et qui porte le nom de molinete gallista.
– La trinchera / la trincherilla :
C’est une passe de muleta de la main droite, donnée par le bas. Le matador donne une passe plus ou moins basse tout en interrompant la course du toro en baissant le leurre une fois qu’il est passé devant le torero. Ainsi, le toro est obligé de se retourner brusquement. Cette passe est souvent très efficace en début de faena face à des toros dont il faut canaliser la charge. On appelle trincherilla l’équivalent de cette suerte mais avec la main gauche.