Il coupe trois oreilles
Photo et CR : Thierry Ripoll (Toreria.net pour vuelta)
Le jeune novillero salmantino a réussi sa présentation en novillada piquée en coupant trois oreilles aux Gallon, dont deux au 3eme, « Despierto » N°21 honoré d’une vuelta posthume.
C’est devant une arène du Palio pleine et les camera de One Toros que Marco Perez à toréé sa première novillada piquée, en solitaire et porté son 1er habit de lumières en Europe…
Suite à des problèmes vétérinaires, il l’a fait devant des novillos des Frères Gallon, en remplacement des Garcigrande initialement prévus. Des Gallon qu’il avait toréé aux corrales de Gimeaux le dimanche 9 avril 2017 lors de sa présentation en France… Et qui à nouveau lui ont permis de triompher, Marco Perez invitant l’un des ganadero, Jean-Pierre à partager sa vuelta au 3eme.
Le scénario fut idéal jusqu’à l’avant dernier. Un salut, une oreille, deux oreilles et… puis l’espoir d’une ultime grande faena s’est envolé, faute d’adversaire… A tout juste 16 ans, le protégé de Juan Bautista a affiché un savoir assez impressionnant, une autorité en piste et un sens de la lidia même s’il eut plus de mal face au dernier. Marco Pérez, un ex niño sabio, possède aussi un corte torero, un registre varié tant à la cape qu’à la muleta et une toreria que peu de torero ont… Tout ne fut pas parfait et en particulier le maniement de l’épée mais il faut laisser le temps au temps. Un vent violent et des températures fraîches n’auront pas aidé non plus le jeune torero
Sa première faena fut brindée à son apoderado et culmina sur la droite d’un novillo commode manquant de forces et de fond avec une pointe de genio qu’il sut bien embarquer sur quelques belles séquences avant de sécher avec les armes. Il salua son second d’une larga de rodilla avant des capotazos décidés et un quite par chicuelinas. Il offrit à un Gallon noble mais aux forces limitées des séries droitières d’école avec temple et douceur avant d’appliquer le même rythme sur l’autre bord précédant un retour à droite, de longues circulaires inversées et une épée au deuxième essai…
Le meilleur moment vint avec le troisième chapitre, attaquant sa faena les deux genoux en terre avant de lier trois naturelles de gala et de poursuivre en enchaînant des séries ambidextres aux courbes parfaites, faisant croître l’intérêt de sa composition jusqu’à l’ultime naturelle au ralenti. Et là l’épée fut au rendez-vous malgré un effet un peu long…
Il ira attendre le dernier à porta gayola enchaînant des véroniques somptueuses soulignées par la musique… Juste de forces et rechignant avec ses charges courtes, l’ultime novillo ne fut pas celui de la fête, même s’il parvint à lui allonger un peu ses charges à gauche. Et comme il s’égara avec le descabello le silence fut de mise.
Il quittera le Palio d’Istres par la grande porte, ovationné par le public…
–Marco Perez (bleu ciel et or) : Salut après avis, oreille, deux oreilles et silence après avis.
Sobresaliente : Pablo Jaramillo (sangre y oro). Pst : K. Kehiha. Ciel voilé avec mistral violent et température allant à menos, frisquettes à la fin. Une minute de silence à la mémoire de Pepe de Montijo avant une remise d’un souvenir en piste à Marco Perez pour ce jour exceptionnel par Mr Bernardini, maire d’Istres et B. Carbuccia directeur des arènes.
Quatre novillos des Frères Gallon diversement présentés, très commode celui d’ouverture, meilleur le 3eme, primé d’un tour de piste posthume, à un degré moindre le second, le dernier, le moins intéressant, plombant un peu le final. Une pique légère et deux paires de banderilles pour tous. Un entracte au milieu du festejo avec un spectacle plus ou moins flamenco, n’apporta rien à l’affaire.