Une tauromachie pure et intense (Vidéos)
Photo et CR : Toreria.net pour Vuelta
Son retour dans les ruedos 10 ans après sa despedida aura marqué tous les esprits. Un moment énorme d’une tauromachie au faite de son art. Joselito n’a rien perdu, il est même réapparut meilleur qu’il nous avait laissé. Le contexte, certes était particulier mais quel bonheur de voir une arène archi comble communier avec le maestro, sortir tout sourire en toréant dans les rues d’Istres. Quatre oreilles et une queue pour le madrilène, une pour Morante, mal servit au sorteo mais décidé comme jamais avec des passages du plus beau coté artistique et une pour Cayetano Ortiz qui prenait l’alternative derrière ces deux monstres du toreo. On passera au second plan la présentation des toros, plutôt festivalière, même s’il fallait oser sortir le toro de la cérémonie du biterrois, refusé par le public et qui fut enfin occis après demi-heure de tentative pour le retourner aux corrales.
Quatre toros de Garcigrande et deux de Domingo Hernandez (1er bis et 5°) juste de présence et de forces, seul le sobrero était de présentation médiocre coté armures, donnant du bon jeu en général après des tercios de piques très réduits ou ils montrèrent de bons principes, meilleur à la muleta les 1er, 2° et 6°.
José Miguel Arroyo Joselito (2 oreilles et 2 oreilles et queue) On a retrouvé Joselito au sommet de son art et ce dès les premières passes de cape. Tout s’enchaina alors dans ce toreo épuré, relâché, précis, embarquant son adversaire pour des séries éternelles, le public se levant à trois reprises pour ce qui sera sa faena la plus aboutie d’un retour espéré brillant mais pas à ce niveau. L’épée canon le sera au troisième essai. Son second toro fut moins collaborateur mais le madrilène sut lui faire entendre raison sur les deux cotés, alignant des séries d’une remarquable douceur, sans un faux geste, culminant sur un enchainement droitier qui fit rugir le conclave aux cris de « Torero ! Torero ! ». Le final à l’épée fut sans équivoque et le public debout demanda et obtint les trophées maximum. Joselito le retour ?
Morante de La Puebla (ovation et 1 oreille après avis) Le 3°, d’entrée fit un extraño droitier à Morante, qui en d’autres lieux, aurait plié les outils. Là il s’arrima devant ce toro court de charge qui lui accrocha le capote et qui fut tardo avec du genio au dernier tiers. L’andalou ne put s’exprimer que par quelques passages « maison », de meilleur son à gauche avant de tuer efficacement. Le cinquième fuit les capes mais cherchera à faire sortir du ruedo les deux groupes équestres qu’il poussera vers la sortie. A la muleta le manso refusa de combattre mais décidé comme jamais, le torero de La Puebla ira le chercher dans sa querencia pour lui tirer quelques séries d’une superbe composition artistique, le sommet de son après-midi, un enchainement de la gauche qui restera gravé dans les pupilles de toute une arène qui avait vécu un grand moment de bonheur.
Cayetano Ortiz (1 oreille et silence après avis) Même pour un tel « événement », le public du Palio refusa le toro d’ouverture aux cornes mutilées. On essaya par tous les moyens de le rentrer au toril avant que C. Ortiz ne le tue sans autres formes de procès et en plusieurs épisodes. Son alternative ne pouvait plus mal commencer. Le biterrois coupera une oreille de circonstance, sa première de matador de toros, au terme d’une faena qui culminera sur une superbe série de la gauche avant de finir plus approximativement. L’excellent toro lui avait permis de belles séries initiales, le biterrois en terminant par une entière au 2° et un descabello. Face au sixième, qu’il reçut à porta gayola, noble mais avec plus de caste, il se montra moins à l’aise, mais comment pouvait il en être autrement en passant derrière les deux monuments du toreo avec il partagea l’affiche. Et de plus il tua très mal.
http://fr.feria.tv/video-2915_joselito-renverse-istres.html
http://fr.feria.tv/video-2916_istres–cayetano-ortiz-et-morante.html