Oreille pour Maxime Solera
Photo et CR : Thierry Ripoll (Toreria.net pour vuelta)
Remportant le 1er Trophée Jean Teisseire après avoir coupé trois oreilles à une noble corrida du fer de Virgen Maria, possédant aussi un fond de bravoure, le second « Fatigoso » N°28 étant honoré d’une vuelta posthume. Le lot manquant de forces dans son ensemble.
Le vénézuélien s’est offert la Grande Porte du Palio lors de cette corrida de fin de temporada par son envie, son toreo débordant d’alegria et surtout en se montrant supérieur aux banderilles. A. Younes ne put confirmer son triomphe du mois de juin dans ces mêmes arènes, ses deux faenas restant relativement anonyme, quant à Maxime Solera il se montrera à la hauteur de l’excellent dernier, affichant une gana torera du meilleur effet pour couper la dernière oreille de la saison….
Six toros de Virgen Maria (Séville), propriété de Jean-Marie Raymond, bien présentés dans l’ensemble et offrant des opportunités bien que juste de forces la plupart. Meilleurs les 2eme et 6eme.
–Andy Younes (blanc et or) Salut et silence
–Jesus Enrique Colombo (blanc et or) Deux oreilles et oreille
–Maxime Solera (blanc et or) Silence après avis et oreille.
Pst : K. Kehiha. Temps ensoleillé pour un tiers d’aforo. Salut de Raphael Viotti au 4eme et ovation et musique pour le tercio de pique de Juan Manuel Sanguesa au 5eme
Remise du 1er Trophée Jean Teisseire en piste à l’issue de la corrida à Jesus Enrique Colombo, le palco appelant le ganadero à saluer !!!! avant la sortie à hombros du vénézuélien.
Le toro d’ouverture ira de bonnes façons deux fois au cheval et après un échange de quite entre A. Younes et J.E. Colombo, il manquera d’enchainement dans la muleta de l’arlésien qui réalisera quelques séquences allurées mais sans pouvoir accrocher le Virgen Maria et le public avant de conclure de ¾ de lame suffisante. Deux superbes arrancadas au cheval pour le sérieux 4eme qui permit au protégé de S. Fernandez Meca un excellent début de faena sur la corne droite avant que l’intérêt ne se dilue au fil des muletazos et ¾ de lame décentrée nécessitant l’usage du verduguillo…
Varié et fleuri le travail de cape de J. E. Colombo accrocha d’entrée les tendidos et après une seule pique correcte, le vénézuélien enflamma le Palio avec les banderilles. Après un premier muletazo à genoux, il lia d’excellentes séries droitières avant d’enchainer de superbes séquences sur les deux bords, de meilleur son à gauche, profitant au mieux des qualités et de la classe du toro avant de conclure par des bernardinas serrées et une entière en s’engageant… Le lourd 5eme fit quelques génuflexions à son arrivée, n’empêchant le vénézuélien de réaliser une belle entrée en matière avec la cape. Poussant fort, il chahutera le groupe équestre le soulevant plusieurs fois avec vigueur avant de le pousser au centre du ruedo, le piquero de turno ne lâchant rien et reçut une ovation bien méritée soulignée par la musique. Après un quite par zapopinas, Colombo fera à nouveau se lever les gradins aux banderilles. Son adversaire juste de forces et de moral baissa de pieds au dernier tiers, cherchant plutôt les tablas, ne permettant pas une faena allurée malgré les efforts du sud-américain.
M. Solera se montra décidé mais mit mal en suerte son toro qui fit basculer la cavalerie prise par devant. Court et flojito avec plusieurs génuflexions, le Virgen Maria ne permit pas au fosséen de briller malgré de méritoires efforts, efforts mal récompensés par une mise à mort en plusieurs actes de la main gauche. Le superbe burraco sortit en dernière position fut reçu à porta gayola par Maxime Solera qui afficha ses intentions après que le groupe équestre fut basculé sur le sable lors de son unique rencontre, débutant sa faena les deux genoux au sol. Si l’ensemble prit corps sur la corne droite, c’est sur l’autre rive qu’éclata plus la classe du toro, noble et mobile, dont profita très bien le protégé de Denis Loré pour lier un ensemble ambidextre de très bonne tenue. L’épée cette fois fut en place mais nécessita l’usage du descabello.