Adrien Salenc repart avec un trophée. GALERIE PHOTOS
Pour la corrida de clôture et de l’Agur, les toros de Pedraza de Yeltes étaient attendus. Nouvelle tarde de « No hay billetes », la quatrième corrida sur cinq. La feria dacquoise fut donc un succès à la taquilla. Pour l’Agur, avec un public plus large et donc moins connaisseur, certains doutaient de la complexité des toros de Pedraza, d’autres moins au vu des dernières sorties de cet élevage dans les différentes arènes ces dernières années. A Dax, les aficionados ont peut-être vu le changement de direction que souhaite prendre leurs ganaderos. Moins de tercios de piques spectaculaires et de puissance, pour plus de noblesse douce et franche avec des premiers tiers devenus normaux. Face à eux, Roman et Adrien Salenc auraient pu sortir en triomphe si les épées n’avaient pas déraillé pour conclure. Présidence : Jérôme Sarciat. Temps agréable et nuageux.
Les toros de Pedraza de Yeltes, de bonne présentation, lourds et imposants de châssis, ont cependant laissé un certain intérêt en piste. Bravitos à la pique, partant de loin mais sans la puissance ou la force pour pouvoir pousser le cheval, ils reçurent souvent deux piques peu appuyées. A la muleta, trois toros (1er, 3ème et 6ème) avaient de la mobilité et de la noblesse, chargeant avec de la distance. Les autres manquèrent un peu de chispa et de personnalité. L’ultime « Deslumbrante » fut crédité d’une vuelta posthume très généreuse.
Roman (ovation après avis et silence après avis) a perdu toute chance d’obtenir un trophée face au toro d’ouverture avec le descabello. Un toro juste de force mais noble. Roman le cita avec de la distance où le toro répondit avec promptitude pour lier des séries rythmées et avec une certaine transmission. Le quatrième fut mis en suerte de loin mais il ne put pousser par manque de force. Roman tira quelques muletazos sans transmission face à un noble mais fade adversaire.
David de Miranda (silence et silence) s’appliqua également dans les mises en suerte mais par la suite il fut mis en difficulté avec un animal court de charge et qui se défendit. Il abrégea d’une lame sur le côté. Au suivant, face au plus lourd du lot (605kg), il servit quelques naturelles allurées et de bons goûts mais sans parvenir à donner du liant.
Adriano (silence après avis et 1 oreille après avis) se montra électrique et connecta avec les tendidos. Face à une opposition imposante, Adrien Salenc peut exprimer sa tauromachie puissante et autoritaire. Son premier Pedraza fut noble et chargea avec profondeur sur la corne droite. Il lia des séries très ou trop rythmées manquant par moment d’un peu de douceur pour moins de bagarre. Il perdit les trophées avec le descabello. Il amena à trois reprises l’ultime toro de la féria face à la cavalerie. « Deslumbrante » se montra bravito mais incapable de pousser le cheval malgré son intention de la faire. Le protégé d’Olivier Baratchart mit en valeur son adversaire qui répéta ses charges longues dans la muleta. Faena très intense qui manqua de douceur. Il logea une entière en trois temps.