Indulto de « Sardinero » pour le final. GALERIE PHOTOS
Suite au grand triomphe de Daniel Luque, l’an passé à Dax, face aux toros de la Quinta, la commission taurine lui a proposé d’en affronter six en solitaire, comme une évidence aux yeux de tous. Après un début de féria catastrophique, tout était réuni pour que le public soutienne le torero de Gerena dès que cela serait possible. Sachant qu’il ne lui faut pas grand-chose pour sublimer et dominer ses adversaires, la tarde est allée à mas. Les aficionados avaient coché cette date et ont rempli les arènes pour le premier lleno de la féria. Un public avec beaucoup de jeunesse dans les tendidos, qui est reparti heureux, certains d’entre eux avouèrent dans les coursives n’avoir pas pu retenir quelques larmes de joie. Chaud puis orage à l’issue du 5ème. Présidence : Franck Lanati.
Le lot envoyé par les frères Conradi est allé a mas et a permis à Daniel Luque de démontrer sa domination. D’une présentation variée, allant elle aussi à mas, les toros de La Quinta ont affiché certes de la noblesse mais aussi de la fadeur avec un certain manque de piquant et de puissance. Intéressant le quatrième et supérieur l’ultime « Sardinero », n°25, né en octobre 2017, 515kg qui fut indulté dans une atmosphère prenante et imprévisible. Le quatrième « Farolito », n°28, né en octobre 2017, 502kg et le cinquième « Presumido », n°87, né en octobre 2016, 505kg furent crédités d’une vuelta posthume!.
Salut aux banderilles de Marco Leal, Juan Contreras, et Angel Otero avec lequel Luque partagea le cinquième tercio de banderilles. Sobresalientes : Miguel Angel Sanchez et Jérémy Banti.
Daniel Luque (1 oreille après avis, ovation, silence, 2 oreilles, 2 oreilles et la queue après avis et 2 oreilles et la queue symboliques)
Il accueillit son premier adversaire par une bonne série de véroniques. Mal mis en suerte, il prit deux picotazos pour la forme. « Pinturero » fut noble mais fade et sans fond. Luque livra une faena qui monta en intensité avec des séries douces et des changements de mains précis.
Le second « Greñudo » fut mal mis en suerte et les puyas furent mal placées. Eteint et fade, il fallut toute la technicité de torero pour faire avancer son opposant mais sans transmission. Entière habile en conclusion.
Le troisième « Orejillo » montra un peu plus de piquant à sa sortie, obligeant Luque à l’amener au centre. Le toro s’employa un peu sous le peto et reçut deux rations plus appuyées. Il arriva éteint et fade au dernier tiers. Malgré la délicatesse dans les gestes, le toro manqua de force et Luque conclut d’une nouvelle entière efficace.
Après cette petite mise en bouche, la tarde va petit à petit monter en intensité.
Le quatrième « Farolito » fut bien mis en suerte avec de la distance. Il s’employa et montra de la fixité. Après le salut de Marco Leal, il débuta par le bas et profita de la noblesse de l’animal qui fut rapidement captivé par la muleta du torero. Belle faena avec classe et toreria sur la corne droite. A gauche, le toro se livra moins. Le final précis et autoritaire par luquesinas éleva le ton de la faena avec un intéressant adversaire. Il conclut au centre d’une nouvelle lame entière efficace. Deux oreilles et vuelta généreuse du Quinta.
Le cinquième « Presumido » fut bien mis en suerte par chicuelinas et partit au cheval avec promptitude mais s’employa peu. Luque alla ensuite poser la seconde paire de banderilles entre l’excellente prestation d’Angel Otero. Brindis aux ganaderos. On se dit alors qu’ils ont confiance en ce numéro mais le toro est très fade et n’avance pas. Alors que l’orage monte fort, il raccourcit les distances, la faena va a mas et tire le maximum d’un adversaire fade mais qui embiste avec une certaine classe au ralenti dans une atmosphère de plus en plus électrique. La faena dure et Luque cherche, un peu étonnamment, le regard de la présidence pour l’indulto que lui refuse justement le président tandis que l’orage explose. La tension prit les tendidos, qui demanderont et obtiendront avec excès les trophées maximums. Les gens trempés fêtent le torero qui effectua une vuelta dans une piste qui prend autant l’eau que les gens. Sous le déluge, une ola monte dans les tendidos en espérant repousser l’orage.
L’accalmie revient, Luque change ses zapatillas et demande de repartir au combat.
Entre alors en piste « Sardinero », le meilleur toro de la tarde, qui poussa un peu la première rencontre. Le toro a du moteur et charge avec transmission et profondeur. Luque réalisa un faenon. Des séries rythmées sur les deux bords dans lesquelles le bon La Quinta montra sa classe, chargeant inlassablement pour un final euphorique dans les gradins, dû à cette atmosphère particulière, un climat hors du commun et au grand torero du jour pour un indulto très discutable techniquement… mais qui rendit les gens heureux dans la passion.