Arles : Daniel Luque met les arènes en ébullition le dimanche

Yon Lamothe sort en triomphe le matin

Arles-Daniel Luque-2022

Photos et CR : Thierry Ripoll (Toreria.net pour vuelta)

Arles 3 : Sortie à hombros pour Yon Lamothe…

Arles-Yon Lamothe2022

…Mais la meilleure faena de cette matinale est à mettre au crédit de Tristan face au second novillo de Gallon, « Despierto » auquel il coupera une oreille de poids. Deux fois un pavillon pour Yon Lamothe avec une sortie en triomphe pour sa présentation dans le Sud-est et une oreille pour Raquel Martin qui aurait pu doubler la mise, tout comme le tarasconnais, si l’épée avait mieux répondu sur son autre actuaccion.

Y. Lamothe héritera en premier d’un Gallon, noble mais aux forces limitées atténuant par la même le mode transmission. Et comme le landais, techniquement au niveau, lui proposa une faena trop académique, l’ensemble eut du mal à décoller. Une demi lame efficace aidera l’oreille à tomber. Son Talavante prit bien ses deux rencontres après une vuelta de campana et avant un superbe quite de Tristan rematé d’un farol à genoux.  Mobile, venant de loin le novillo s’avéra excellent, imposant son rythme au début, touchant plusieurs le leurre. La faena irrégulière dans son ensemble, s’améliora en fin de parcours et une superbe épée ouvrit la grande porte au landais.

Entre deux piques, légères mais bien prises et une vuelta de campana, le second Gallon s’avéra noble et mobile, se révélant sur deux superbes séries de la gauche de Tristan qui poursuivit par la suite avec d’excellents enchainements tous rematés d’un geste original au cours d’une faena d’intérêt croissant. Peut-être que la rupture sur les deux dernières séries du novillo l’aura privé d’une vuelta posthume plébiscitée et d’un double trophée pour Tristan après une lame bien portée. Son second novillo, plus encasté et exigeant, légèrement piqué et vraisemblablement avec un léger problème de vue, le mettra à l’épreuve en début avant qu’il ne trouve un meilleur rythme en fin de cycle tandis qu’un possible trophée s’envola en maniant les armes.

Raquel Martin dut composer avec un Gallon de bonne composition mais qui baissera rapidement de ton. La protégée de Cristina Sanchez s’appliqua pour en tirer le meilleur parti avec un fort potentiel de réussite mais ses échecs à l’épée lui ôteront tout espoir de récompense.  Une récompense qu’elle obtiendra au sixième ou elle dut assumer à elle seule la réussite de sa faena, son novillo de Talavante, qui poussa et resta longtemps sous le peto, payant tous ses efforts par la suite. Face à un adversaire noble mais très vite éteint elle sut par sa toreria maintenir un certain intérêt avant d’en finir d’une entière au second essai

Novillada piquée avec trois novillos de Gallon (1er, 2° et 3°) et trois de Talavante, donnant tous dans l’ensemble un excellent jeu, pour 

Yon Lamothe (Vert fougère et or) Oreille et oreille 

Tristan (Vert émeraude et or) Oreille et salut après avis

Raquel Martin (Bleu électrique et or) Vuelta après avis et oreille après avis

Pst : V. Gueyraud, ¼ d’aforo sous le soleil. Les trois novilleros sont allés aux quite à tour de role.

Arles 4 : D. Luque met les arènes en ébullition…

Arles-Daniel Luque-2022

Trois oreilles, un faenon avec un rabo et la grâce de « Aldeano » N° 14 de Victoriano del Rio pour le torero de Gerena qui a enfin implanté, et quelle façon son cartel dans la région. Il hérita du meilleur sorteo avec le second Alcurrucen et le dernier qu’il indultera, tandis qu’El Juli ne pouvait guère espérer de son tirage au sort. 

Deux Alcurrucen de type différent, sans grandes options le 1er, de qualité supérieure le second. Deux Carmen Lorenzo massif avec un fond de noblesse mais manquant de forces surtout le second. Un Toro de Cortes manquant de fond et de forces et enfin un Victoriano del Rio qui rejoindra les cercados de El Palomar

Ce n’était pas le jour d’El Juli, qui plus est, pour un mano a mano au sommet. Les toros n’ont pas répondu à ses espérances, loin s’en faut et en plus ses estocades laisseront parfois à désirer. Son Alcurrucen gardera une attitude à mi-hauteur, finissant la tête en l’air les passes qu’il prenait une à une. Ses efforts seront anéantis par une vilaine estocade. Il devra également toréer à mi-hauteur son C. Lorenzo par manque de forces. El Juli en tirera un maximum de son potentiel noblesse, mais la sauce ne liera pas avant un final en trois coups. Il réceptionnera de belle manière le colorado de la maison Victoriano qui s’emploiera bien à la 1ere pique, économisé à la 2eme avant d’afficher lui aussi un manque de fond et de forces. Avec insistance il parviendra à lier de bonnes séquences sur la corne droite, l’autre bord restant plus évasif et souvent dans enchainements. Entière suffisante au 2eme essai

Venu en remplacement d’Emilio de Justo blessé, Daniel Luque n’a pas fait le voyage pour rien. D’entrée il placera la barre haute en mettant le berrendo en colorado d’Alcurrucen en suerte par chicuelinas marchées pour deux piques légères. L’entame de faena porte sur son adversaire et sur le public. L’excellent toro à la noblesse sans faille répond aussi bien à droite qu’à gauche, en transmettant ce dont profite au mieux le sévillan pour construire une faena qui ira à mas, conclut d’une superbe série de luquesinas maison et d’une grande épée au second envoi. Trop juste de forces, le murube de C. Lorenzo ne se laissa manipuler qu’avec des pincettes et fut occis d’une estocade sin puntilla. Le Victoriano del Rio s’emploiera deux fois au cheval, de superbe manière la seconde fois en partant de loin. Brindis à El Juli avant un début de trasteo en économisant les forces d’un toro en le conduisant à mi-hauteur.  En passant à gauche, la main tombera un peu plus et la faena prit corps pour connaître des séquences inédites, sans l’ayuda pour des enchainements millimétrés entre les cornes et le corps de toro avec changement de main et de sens, mettant le public en ébullition, tant et si bien qu’il prolongea encore la fête, faisant croitre l’intensité émotionnelle, jusqu’à ce que public parvienne à faire céder le palco qui finira par sortir le mouchoir orange. Du coup, ce grand toro, avec beaucoup de classe mais sans vraiment transmettre la profondeur de passes données vraiment par le bas aura la vie sauve, grâce surtout à un très grand torero, auteur d’un faenon exceptionnel… Deux oreilles et queue symboliques de « Aldeano », et salut de Juan Iglesias Mejias le mayoral de Victoriano del Rio, invité par le torero de Gerena.

Mano à mano avec deux toros de Victoriano Del Rio (5° et 6°), le 5eme du fer de Toros de Cortes, deux d’Alcurrucen (1er et 2°) et deux de Carmen Lorenzo (3° et 40) pour 

Julian Lopez Escobar « El Juli » (Argile et or) Silence, silence après avis et silence après avis

Daniel Luque (Bleu cobalt et or) Oreille, silence et deux oreilles y rabo symbolique.

Pst :C. Soler, trois gros quarts d’entrée, soleil et vent parfois gênant. Sobresaliente Miguel Angel Sanchez. Ce ne fut pas non plus une journée de tout repos pour les banderilleros d’où on retiendra l’excellent travail d’Alberto Zaias, le 3eme de la cuadrilla de D. Luque

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